'Mario Benjamin est né à Port-au-Prince le 12 mai 1964 d’un père architecte et violoniste et d’une mère pharmacienne. Dès l’âge de quatorze ans, il s’initie à la peinture. Dès...
"Mario Benjamin est né à Port-au-Prince le 12 mai 1964 d’un père architecte et violoniste et d’une mère pharmacienne. Dès l’âge de quatorze ans, il s’initie à la peinture. Dès sa première exposition, à la galerie Festival Arts à Lalue, en 1984, il vend toutes ses toiles. Son style est alors hyperréaliste, privilégiant les portraits en gros plans et insistant sur le regard. Peu après, il opère un revirement, en déconstruisant la symétrie et l’harmonie de ses toiles, mû par l’exigence de trouver son propre langage.
Chef de file de l’art contemporain et pionnier de la performance en Haïti, Mario Benjamin est connu internationalement. Ses résidences artistiques, entre autre, l’emmènent en Europe, en Asie et en Amérique. Il représente régulièrement Haïti dans de nombreuses biennales prestigieuses dont Johannesburg en Afrique du Sud (1997), La Havane à Cuba (1997), Venise en Italie (2001), Gwangju en Corée du Sud (2008), Dakar au Sénégal (2010). Il participe au projet itinérant TRANS, mis en œuvre par la Maison Revue Noire en 2016.
En 2015, il participe à l’inauguration du Mémorial Acte en Guadeloupe. Son œuvre représentant Toussaint, Dessalines, Christophe fait partie de la collection permanente du musée à Point-à-Pitre.
Tout en poursuivant sa carrière de peintre, Mario Benjamin produit de nombreuses installations qui incluent divers médias : peinture, collage, sculpture, photographie, scénographie, etc. Il mêle toutes ces techniques une à une selon l’ampleur de ses déconstructions. Ses installations réalisées à l’aide de supports nouveaux, obéissent tout de même à la tradition. Ce qui compte ce n’est pas ce qu’il utilise mais la façon dont il s’en sert pour exprimer les forces qui l’habitent.
Mario Benjamin est connu pour avoir travaillé avec le sculpteur Nasson, artiste de la Rivière froide et contribué à l’émergence de la communauté d’artistes de la grande rue (Atis rezistans) composée notamment de Céleur, Guyodo et André Eugène. Influencé par toute forme d’art, il tient à se démarquer avec vigueur des stéréotypes couramment admis dans l’art haïtien trouvant une relation systématique avec l’art naïf ou le vaudou. Il participe activement dans différents projets dans le cadre de la relance du Centre d’Art et de ses activités pédagogiques.