Eugène André

« atis-rezistan » d'Haïti, Car, « même si la vie est dure, il faut résister aux difficultés », dit André Eugène


« La vie, la mort »

André Eugène assure puiser son inspiration dans le monde qui l'entoure. « Je m'inspire de la politique, de l'économique, du social, des religions aussi. Mais, en ce qui concerne les religions, du vaudou et de la religion catholique, les deux principales en Haïti, plutôt que des évangélistes. »

Mais plus que tout, le vaudou. Même s'il ne le mentionne pas, on voit vite que tout le panthéon vaudou s'est donné rendez-vous dans son atelier. Les Iwa, les esprits du culte vaudou, hantent les lieux. Amenée par les esclaves lors de leur terrible voyage depuis la terre d'Afrique, cette croyance dans une puissance invisible, capable d'intervenir à tous moments dans la vie des humains, s'est perpétuée, sous des noms différents mais sous des formes voisines, dans l'espace caraïbe. Candomblé au Brésil, santeria à Cuba, obeayisne en Jamaïque ou vodou en Haïti, tous puisent leur origine dans l'ancien Dahomey, le Bénin actuel. Un univers qui a donné naissance, en particulier en Haïti, à une créativité artistique exceptionnelle.

André Eugène revient aux sources de son travail : « Dans ma création, j'ai deux thèmes principaux : la vie et la mort. D'où, beaucoup de crânes, signes de la mort, et beaucoup de pénis, symbole de la vie. Sans la vie, pas de mort, et sans la mort, pas de vie. Voilà ce que je pense... »

de Clarisse LUCAS