
Laura Labri Laborie
C’est après un voyage à Lourdes que Laura Labri Laborie décide
d’entamer un travail artistique sur la figure de la Vierge. Le contact
minéral avec la grotte, où serait apparu la mère de Jésus, lui inspire
cette pièce prenant des allures de reliquaires chrétiens. En apposant
ses mains sur les parois de la roche, l’artiste confie avoir ressenti un
fluide magnétique inédit, un fourmillement bienfaiteur dont elle
cherche ensuite à retrouver la plénitude : la grotte mystique, faisant
dialoguent le visible et l’invisible, l’ici-bas et l’au-delà, se
fabriquera les jours suivants…
S’intéressant aux figures de
divinités maternelles qui traversent les cultures du monde entier, Laura
Labri Laborie tente de réinventer un thème propre à l’iconographie
catholique : abritée dans une cavité faite de mâchoires de sanglier, la
Madone s’élève au sein d’une composition faite de laine brute de mouton
et d’argile : éléments naturels qui prolongent la vitalité apaisante de
la Vierge. Les nombreuses défenses de sangliers, telles de précieuses
excroissances d’ivoires, entourent la statue et fleurissent comme autant
de pousses végétales, sacralisant le rebut et la boue pour en révéler
la part divine et mystérieuse.