Fascinée par les reliquaires chrétiens, qui concilient aisément les contraires (le faste ostentatoire de pierres précieuses et les restes abject d’ossement terreux), l’artiste pare la figure du Christ de breloques...
Fascinée par les reliquaires chrétiens, qui concilient aisément les contraires (le faste ostentatoire de pierres précieuses et les restes abject d’ossement terreux), l’artiste pare la figure du Christ de breloques clinquantes, perçues comme autant de clins d’œil aux ornementations recouvrant les objets de dévotion du Moyen Age. Ses bras et jambes en os nous rappellent la souffrance endurée lors du supplice de la croix et s’intègre dans une réflexion sur la vanité de toute vie terrestre. Doté d’une allure tribale, tout en faisant écho par sa ceinture en métal aux cottes de maille des Carolingiens, Jésus nous étonne par sa simplicité raffinée : le « seigneur », tout à la fois humain et divin, s’impose dans une magnificence de pacotille, qui émeut par sa gaucherie et sa sincérité enfantines.