LE GRAND PALAIS expose Mario Benjamin

GRAND PALAIS, Oeuvres de Mario Benjamin du collectionneur Reynald LALLY, February 15, 2015

 

« On n’est pas forcément toujours en train de penser à un cocotier ». L’artiste haïtien Mario Benjamin peint des visages désincarnés : chacun est libre d’y voir ce qu’il souhaite. Mais n’y percevez surtout pas un lien avec son pays natal car sa peinture, dit-il, est "subliminale".

Exposition au Grand Palais jusqu’au 15 février 2015

 

"Né à Port-au-Prince, autodidacte, la peinture de Mario Benjamin rencontre un succès aussi fulgurant que ses talents de dessinateur se sont très tôt manifestés.
Aux côtés de Camille Jean, dit Nasson, et des artistes d'Atis Rezistans, il repousse, à la fin des années 1980, les frontières de sa propre création, et participe à des expérimentations formelles autour de la sculpture. Explorant l'art de la récupération, il fait de ses toiles des assemblages, dans lesquelles il incorpore divers matériaux pauvres, tels des clous ou de la paille.

Des recherches plastiques dont l'influence est des plus notables sur nombre d'artistes de la Grand-Rue, vivier de la création nationale. Mais aussi haïtienne que son oeuvre veut bien l'être, il serait un leurre de chercher uniquement en elle le reflet d'un pays. Ouverte au monde qu'il parcourt, elle se nourrit d'expériences de vie parmi les plus diverses ; à l'image de la pluralité des médias qu'il emploie - vidéo, peinture, photographie, sculpture, scénographie d'exposition - et entre lesquels il établit de nombreux liens.

Il en est notamment un, celui de l'accident. Par sa rapidité d'action, Mario Benjamin semble parfois violenter son support, effaçant, sans visée précise, ce qu'il a déjà créé. Ainsi, apparaissent et disparaissent dans ses tableaux des motifs fantasmagoriques, qui dépassent rapidement les visages auxquels on peut les apparenter, pour incarner des sentiments tels la peur, l'angoisse. Un travail sur l'inconscient qui se poursuit dans les associations "chaotiques" de ses oeuvres entre elles. Fruit du hasard, leurs agencements aléatoires sont censés priver le spectateur des discours souvent imposés par les accrochages. Une rhétorique que l'artiste cherche soigneusement à éviter dès la conception de l'oeuvre elle-même.
En ne voulant rien raconter de précis, Mario Benjamin offre ainsi une poétique du geste pur."

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