Les ventres du silence, pouvoir et contrepouvoirs, est le titre générique qui regroupe l’ensemble des travaux de Fatima Mazmouz. 

 

Motivés par la déconstruction des systèmes d’organisations politiques sociaux et culturels qui arborent nos sociétés, Les ventres du silence créent des passerelles entre les territoires de l’intime et ceux du politique : La Discrimination, le Féminisme, le Post-Colonial, la Mémoire et (la réécriture de) l’Histoire sont entre autres des champs d’investigation qui intéressent l’artiste y explorant les rapports de force qu’ils induisent.

 

Entre 2005 et 2015 elle se penche sur la problématique de l’avortement et par extension aux corps de la rupture à travers un projet intitulé A corps rompu.

Entre 2009 et 2013, Le corps pansant, voit le jour. Ce projet qui interroge le corps de la grossesse, de la résistance et corps de la mère dialoguant avec le concept de la Mère Patrie dans son rapport à la réparation a donné lieu à une publication en 2014 du nom de Super Oum aux éditions KULTE mettant en exergue les  liens qu’entretient notre corps avec l’espace public.

A partir de 2013, « Le corps magique » de la grossesse ainsi que le travail autour des différentes pratiques secrètes des avortements clandestins, amène l’artiste à s’interroger sur la question de la transmission dans le milieu vernaculaire féminin. L’univers de la magie et de la sorcellerie au Maroc résonne immédiatement avec ses recherches précédentes. Elle ouvre un chantier intitulé « Des Monts et Mères Veillent ».

La transmission appelle les corps en rupture des mémoires morcelées. Depuis 2014, Fatima Mazmouz analyse les rouages au cœur de la mécanique du « corps colonial » à travers le projet Casablanca, mon amour (Dar el Beida, Hobe…)  scrutant ainsi le ventre de la ville sous ses facettes les plus singulières.

Fatima Mazmouz a exposé dans des lieux très divers entre autre à Rome, Madrid, Amsterdam, Anvers, Paris et le Caire, en participant notamment à grandes manifestations culturelles comme en 2005 aux 6ème Rencontres Africaines de la photographie de Bamako, en 2006 au Festival Internationales de la Photographie à  Arles, en 2009 à Paris-Photo au Carrousel du Louvre et en 2015 à l’Institut du Monde Arabe à Paris, en 2016 à la Biennale de Dakar, en 2017 aux Grandes Halles de la Villette à Paris et en 2018 et au Grand Palais lors de la 22 ème édition de Paris Photo en 2019.