Marilena Pelosi

Enfant, elle assiste à de nombreux rituels Vaudous. Elle commence à peindre et à dessiner à l’âge de seize ans, après avoir « miraculeusement » guéri d’une maladie grave. Pour échapper à un mariage forcé avec un prêtre de la Macumba, elle s’enfuit et quitte le Brésil. Après une période d’errance en Europe, en Inde, et en Amérique, elle s’installe définitivement en France au début des années 1980.
Cette créatrice utilise le stylo à bille, la plume et le feutre avec lesquels elle trace des scènes sur papier ou sur calque, dans une manière dépouillée et chargée de symboles. Il s’agit d’un monde thaumaturgique qui renvoie aux pratiques magico-religieuses en cours dans son Brésil natal. Cet univers est composé essentiellement de femmes dont certaines infligent des tortures tandis que d’autres les subissent. Les langues-cordes, surgissent des bouches, tracent des linéaments, ligotent les victimes sur des tables, les emprisonnent dans des cocons, s’introduisent dans les corps, s’amalgament aux lits, aux tables et aux rouages d’inquiétantes machineries. L’élément liquide, qu’il s’agisse d’eau, de larmes ou de gouttes de sang jaillissantes, est très présent dans cet univers duel qui tient à la fois du théâtre et de la cérémonie.